Les plantes toxiques causent chaque année en France un nombre non négligeable d'empoisonnements plus ou moins graves, voire mortels. Le Centre AntiPoison et de Toxicovigilance de Lille recense ainsi pour 2006, 1676 cas d'empoisonnements par des végétaux supérieurs contre 294 cas seulement par des champignons. Dans 43% des cas, ce sont des enfants âgés de 1 à 4 ans qui sont concernés.

Ce site propose une liste d'une centaine d'espèces végétales plus ou moins toxiques, champignons exclus, susceptibles d'être rencontrées en Lorraine. Pour la plupart d'entre elles, une fiche descriptive et des photographies sont disponibles. Les autres sont simplement citées dans ces fiches pour leur toxicité comparable à l'espèce princeps.

Cette liste ne doit pas être considérée comme exhaustive et ne tient pas compte des phénomènes allergiques ni de la sensibilité propres à chaque individu. Ce n'est donc pas parce qu'une espèce n'est pas présente dans cette liste qu'elle doit être présumée inoffensive.

Aesculus hippocastanum, Pierre la Treiche, 27 septembre 2008

Une substance toxique est une substance qui provoque des effets nocifs lorsqu'elle entre en contact ou pénètre dans l'organisme. Ces effets peuvent être bénins (éruptions, nausées, céphalées...), graves (convulsions, hyperthermie...), ou mortels par défaillance cardiaque et respiratoire.

Toute substance chimique, naturelle ou de synthèse, peut être toxique si elle pénètre en quantité suffisante dans l'organisme. Certaines sont dangereuses en très petite quantité, d'autres ne le sont qu'en grande quantité. La plus petite quantité de substance ayant un effet toxique est appelée dose seuil. Si la quantité de substance absorbée par l'organisme est inférieure à la dose seuil, elle ne provoquera pas d'intoxication et peut même avoir des effets bénéfiques. La quantité de substance qui, pénétrant dans l'organisme, y provoque une intoxication est une dose toxique.

Les effets d'une dose toxique de substance chimique sur l'organisme peuvent être locaux, généraux ou les deux à la fois.
Les effets locaux se limitent à la partie de l'organisme en contact avec la substance : peau, yeux, muqueuses des voies respiratoires aériennes ou du tube digestif. Ce sont des éruptions et des brûlures cutanées, un larmoiement, une conjonctivite, des irritations buccopharingées ou buccoœsophagiennes...
Les effets généraux se produisent lorsque la substance est ingérée par l'organisme. Il s'agit alors de troubles fonctionnels organiques touchant l'appareil digestif et, si la substance toxique traverse la barrière intestinale et passe dans le sang, les appareils cardiovasculaire et nerveux. Dans le premier cas, l'intoxication se borne le plus souvent à des vomissements et à des diarrhées parfois sanglantes, avec un risque de déshydratation et de perte en électrolytes principalement chez le jeune enfant. Dans le cas où la substance toxique est véhiculée par le sang, peuvent apparaître tremblements, convulsions, délire, mydriase, collapsus, coma...

Les intoxications par les plantes sont le plus souvent accidentelles.
Les plantes dont les fruits ou les graines ont des couleurs attirantes sont le plus souvent responsables des intoxications chez les enfants : baies, drupes et graines rencontrées lors de promenade, cueillies sur des plantes utilisées pour l'ornementation dans les jardins et les parcs ou encore rapportées dans les maisons comme le gui du jour de l'an ou le muguet du 1^er mai.
Chez les adultes, c'est la confusion d'une plante dangereuse avec une plante comestible qui est généralement incriminée, comme la cigüe prise pour du persil ou du cerfeuil. Mais on observe aussi des intoxications par des plantes toxiques abusivement utilisées en médecine populaire et bien sûr des intoxications volontaires (toxicomanie, tentative de suicide).