La
modification des milieux favorables aux orchidées est la cause la plus
impotante de la régression des espèces et de la disparition de
certaines d'entre elles. Ces modifications néfastes sont multiples et diffèrent selon les milieux :
- Pour les prairies, ce sont principalement les amendements par engrais, les traitements par pesticides ou fongicides
qui sont en cause. Ils provoquent à la fois un enrichisement du sol
défavorable aux orchidées, une destruction du champignon indispensable
à leur développement et une raréfaction des insectes capables de les polliniser. L'avance des périodes de fenaison durant
les dernières décennies est également responsable de la régression des
orchidées des prairies de fauche, notamment de celle de Dactylorhiza majalis, décrite il y a quelques années encore comme l'une des orchidées les plus communes de Lorraine.
- Le drainage des prairies humides et des zones marécageuses assèche les sols affectant de manière irréversible les orchidées qui affectionnent ces milieux.
- L'abandon du pâturage ovin extensif a fortement contribué à la régression des pelouses calcicoles dans la seconde moitié du XXème
siècle.
La fermeture spontanée de ces milieux par des espèces arbustives et
arborescentes a conduit progressivement à l'élimination des
espèces héliophiles et donc à celle de nombreuses orchidées. Dans
d'autres cas, ces anciens pâturages devenus friches ont tout simplement
été plantés de résineux.
- La
pratique de certaines activités de loisir (moto-cross, véhicules tout
terrain, deltaplane...) est aussi une cause évidente de destruction
des milieux quand ces activités sont réalisées de manière irresponsable
sur des sites sensibles.
Fermeture du milieu par enrésinement spontané, Plateau du Chanot, Pierre la Treiche, 17 juillet 2006
La
protection des milieux est la meilleure façon de protéger les espèces
puisqu'elle permet la sauvegarde de l'intégralité de leur biotope. Les
structures de protection des milieux sont variées.
L'exemple du Toulois
Réserve Naturelle Régionale : "Le but est de protéger, sur les propriétés privées, les espèces de la
faune et de la flore sauvages présentant un intérêt scientifique."
Pelouse calcaire de Choloy-Ménillot : "La mise en réserve naturelle
vise à assurer la protection et la gestion adéquate d'une pelouse
calcaire". La gestion est assurée par le Conservatoire des Sites
Lorrains.
Zone Naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) :
"L'inventaire ZNIEFF a pour but la localisation et la description des
zones naturelles présentant un intérêt écologique, faunistique et
floristique particulier." La zone doit abriter au moins une espèce
ou un habitat caractéristique, remarquable ou rare, justifiant le
périmètre. Environ 700 zones d'intérêt biologique sont inventoriées sur
l'ensemble de la Lorraine.
Plateau de Domgermain,
dont l'intérêt est à la fois floristique et faunistique en raison des
populations de Rhinolophes rares qu'abrite l'ancien fort.
Réseau européen Natura 2000 :
"Le réseau Natura 2000 regroupe
l’ensemble des zones de protection et de conservation sur le territoire
européen. Il est destiné à assurer un réseau cohérent d’espaces
protégés en vue d’assurer le maintien de la biodiversité des habitats
naturels et des espèces sauvages sur le territoire des états membres."
Zone Spéciale de Conservation (ZSC) "Pelouses du Toulois" regroupant la
pelouse de Choloy-Ménillot, le Plateau de Domgermain, le Plateau
d'Écrouves, la Côte Barine et le Val de Passey.