Espèces végétales des milieux humides

Les espèces terrestres des milieux humides sont évidemment majoritairement hygrophiles (espèces ayant besoin de grandes quantités d'eau tout au long de leur développement) ou mésohygrophiles (espèces ayant besoin de grandes quantités d'eau à un moment de leur développement mais tolérant un relatif manque d'eau temporaire). Les espèces hygrophiles croissent donc sur des sols engorgés et dont la baisse du niveau de la nappe n'est jamais très importante (sols à gley) tandis que les espèces mésohygrophiles s'acclimatent sur des sols temporairement engorgés avec un niveau plus variable de la nappe en été (sols à pseudogley). Dans les sols alluviaux, la circulation de la nappe assure leur oxigénation et prévient la formation de gley (zone de sol à fer ferreux).
Les hélophytes vivent dans la vase des bords d'eau et les hydrophytes sont des espèces aquatiques qui poussent dans l'eau, avec ou non émergence de leurs parties supérieures, ou qui flottent sur l'eau.

Les espèces des prairies et milieux humides ouverts sont très souvent héliophiles (qui ne peuvent se développer complètement qu'en pleine lumière), parfois photophiles (qui recherchent la lumière mais non obligatoirement un éclairement solaire direct).

On trouvera en Annexe une liste non exhaustive des plantes rencontrées dans les milieux humides du Toulois, classées selon leurs caractéristiques autécologiques.


Les milieux humides abritent de nombreuses espèces protégées. Ce sont souvent malheureusement des milieux très vulnérables : le drainage des prairies humides et des zones marécageuses assèche les sols et affecte de manière irréversible les espèces qui affectionnent ces milieux ; les amendements par engrais, les traitements par pesticides ou fongicides et l'avance des périodes de fenaison des prairies au cours des dernières décennies réduisent le nombre des espèces ; la mauvaise qualité de l'eau des rivières et des étangs, leur pollution et certains aménagements comme l'enrochement de leurs berges contribuent à la disparition des espèces aquatiques et favorisent l'implantation d'espèces concurrentes  nitrophiles (espèces poussant sur des sols riches en nitrates).





Principales zones humides du Toulois

Vallée de la Moselle : excepté au niveau de Toul, la vallée de la Moselle, qui coupe deux fois la Côte de Moselle, est très étroite. Les prairies alluviales y sont donc rares mais beaucoup de ballastières, encore en activité ou plus anciennes, s'échelonnent sur ses bords entre Pierre la Treiche et Fontenoy.

   
            Ballastière à Gondreville                                    Ballastière à Chaudeney                    Confluence du Terrouin et de la Moselle

Vallée de la Meuse : déjà assez large dans sa partie méridionale, la vallée de la Meuse s'élargit encore à partir de Pagny sur Meuse, là où la Moselle la rejoignait autrefois avant sa capture par la Meurthe. Des prairies alluviales de surface importante, planes et souvent inondables, occupent le fond de la vallée. C'est également le cas pour la petite vallée de l'Aroffe inférieure, liée au réseau karstique complexe du sud-Toulois.

     
Prairie alluviale à Ourches                                 Bords de Meuse à Troussey                                    Noue à Ourches           

Le Val de l'Âne correspond à l'ancienne vallée de la Moselle entre Toul et Pagny sur Meuse. Sur les communes de Foug, Lay Saint-Remy et Pagny sur Meuse se succèdent des marais tourbeux alcalins de très grand intérêt botanique.

                   
Marais de Pagny sur Meuse...                                                                                   ...et ses Konik polski           

Le pied de la Côte de Meuse au sud de Toul et la large plaine de Woëvre au nord sont des terrains argileux, propices aux prairies humides et aux étangs artificiels mais aussi à la chênaie-charmaie humide (Forêt de la Reine). 

 
                 Étang Romé                                                            Étang Bitronaux                                            Étang asséché à Apremont la Forêt

Morte de la Rochotte, Pierre la Treiche, 11 mars 2010