La Lorraine calcaireSituée
entre le massif vosgien primaire et le bassin parisien tertiaire, la
Lorraine calcaire est un pays de côtes : côte médioliasique, côte
de Moselle, côte de Meuse et côte des Bars se succèdent d'est en ouest,
séparées par de zones de plaines. Ces côtes et ces plaines sont la
conséquence de l'érosion de couches géologiques successivement
dures ou plus tendres.
Reposant sur les Vosges, les terrains du
Trias sont constitués d'une succession de grès, de calcaires puis
de marnes. Le Jurassique inférieur débute aussi par des marnes
puis forme une première côte, peu marquée, la côte médioliasique. Ces
régions orientales de la Lorraine sont des pays de forêts, de
cultures et de prairies.
Les calcaires durs du Bajocien
(Jurassique moyen) délimitent la côte de Moselle au pied de laquelle
coule la Moselle, sauf dans le Toulois où elle coupe deux fois sa côte. La plaine argileuse
de Woëvre (Jurassique moyen) sépare l'arrière côte de Moselle, le plateau, de
la côte de Meuse (Argovien-Rauracien du Jurassique supérieur) et la
Meuse coule en arrière de sa côte. La côte des Bars (Kimméridgien du
Jurassique supérieur) délimite le plateau du Barrois qui plonge vers le
Crétacé champenois. Cette Lorraine occidentale située à l'ouest de la
côte de Moselle est occupée essentiellement par des forêts sur les côtes, des cultures sur les plateaux et des prairies
dans les plaines argileuses qui les séparent.
Le Toulois
Les stations dans lesquelles ont été
prises les photographies de ces pages sont essentiellment situées dans un vaste Toulois
géographique, centré sur Toul, s'étendant de la côte de Moselle à l'est à la vallée de la Meuse à
l'ouest, limité au nord par le Pays de Pont à Mousson et au sud par le département des Vosges.
Cette
région de Lorraine occidentale est très diversifiée au niveau des
paysages et des milieux. Aux paysages de côtes décrits ci-dessus
s'ajoutent en effet les traces laissées par l'ancienne Moselle, quand
celle-ci rejoignait la Meuse, avant sa capture par la Meurthe : d'une part, son ancienne vallée qui
coupe la côte de Meuse au Val de l'Âne, entre Toul et Pagny sur Meuse, et
qui est en grande partie occupée par des marais alcalins préservés et
d'autre part, de nombreux dépôts alluviaux plus ou moins anciens et
plus ou moins acides qui s'étagent sur les rebords de sa vallée en de
nombreux endroits.
Cette
grande variété de paysages et de milieux est favorable à la présence
d'une flore très riche et diversifiée, notamment en espèces
d'orchidées :
- Les pelouses calcicoles
sont essentiellement lièes au relief des côtes. Ce sont des formations
herbacées souvent rases sur sols calcaires peu épais et secs. On y
trouvera donc des espèces héliophiles, thermophiles et le plus souvent
xérophiles. Ces formations sont en régression depuis l'abandon de leur
paturage ovin extensif mais celles qui subsistent, le plus souvent
protégées, conservent une grande richesse en espèces d'orchidées.
- Des prairies de fauche
occupent les zones argileuses humides des pieds de côtes et parfois
aussi le rebord plus sec des plateaux. En régression elles aussi en
raison des drainages, perturbées par les divers amendements qu'elles
subissent et par l'avancement récent des périodes de fenaison, elles abritent encore dans le Toulois plusieurs espèces
remarquables d'orchidées.
- Les forêts
occupent une grande partie des plateaux calcaires (hêtraies et forêts
de conifères) et des plaines humides (chênaies-charmaies).
Très diversifiées, on y rencontre diverses espèces d'orchidées plus ou
moins sciaphiles. Les lisières de ces forêts sont souvent très riches en espèces thermophiles.
- Les marais alcalins
sont des milieux rares en Lorraine et leur présence dans le Toulois est
une richesse patrimoniale évidente heureusement protégée et
judicieusement gérée par le Consevatoire des Sites Lorrains (CSL).
Chênaie-charmaie,
Pierre la Treiche
Marais alcalin, Pagny sur Meuse